Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
le panier de la république togolaise: FORUM D'ECHANGE
Archives
19 juin 2011

Civisme

civisme

CIVISME? Parlons-en à l'école du SAVOIR

Vous avez des notions à partager, des leçons à donner,

des analyses à faire? OUI, alors, votre plate-forme est crée.

A vos marques! Prêt? Ecrivez !!!

Publicité
Commentaires
A
DU NOUVEAU AU TOGO <br /> PASSER À 8 CHIFFRES<br /> <br /> Le 7 Aout 2011, le TOGO passera à 8 Chiffres !<br /> Alors, ne perdez plus votre temps! Ne soyez pas les derniers à utiliser votre téléphone avec tous vos contacts à 8 Chiffres.<br /> Pour tout renseignement, appelez vite<br /> <br /> 858 57 75 ou (91 58 57 75)<br /> 239 18 81 ou (22 39 18 81)<br /> 975 1 975 ou (90 75 19 75)<br /> <br /> dans le but de changer les contacts dans votre portable cellulaire à 8 Chiffres à un prix à la bourse des Togolais.<br /> Vous pouvez déjà passer le faire en attendant le 07 Août 2011.<br /> <br /> À vos marques, prêt??? Composer les numéros qui sont à votre service 24h / 24h et 7jrs / 7jrs.<br /> <br /> Venez dans l'environnement du 8 !!!!!<br /> Come in the new environment of 8 !!!!!
R
Comme le dit-on souvent, si l’on ne sait pas là où on, il faut au moins savoir d’où on vient.<br /> C'est fort de cette logique que nous nous sommes permis de faire un RETOUR VERS le passé récent du TOGO.<br /> <br /> Nous vous invitons à reconsidérer un discours parmi tant d’autres et si possible l’adapter à l’actualité de notre pays.<br /> <br /> - Et si l’histoire est à réécrire ???<br /> - Et si ce discours est à réécrire, comment allez vous l’écrire ???<br /> <br /> Que chaque togolais de tout bord, prenne son bic et rédige un discours adapté à notre actualité en s’inspirant de ce dernier. <br /> <br /> Quel est mon, ton, son apport à la construction de notre Patrie ???<br /> **************************************<br /> <br /> Allocution du (feu) Président Eyadema<br /> à l’occasion du 17e anniversaire de notre indépendance<br /> <br /> Togolaise, Togolais,<br /> VOICI bientôt trois mois, que par la voie des ondes, je me suis adressé à vous, pour vous présenter le bilan de 10 années de gestion des affaires de l’Etat.<br /> <br /> Aujourd’hui encore, l’occasion m’est donnée de vous entretenir des perspectives qui s’offrent à notre chère Patrie au moment où tous ensemble nous nous préparons à commémorer le 17e anniversaire de notre accession à la souveraineté internationale.<br /> Si nous sommes en droit de nous féliciter, et d’être fiers des progrès substantiels réalisés au cours de la décennie qui vient de s’achever, grâce à ce climat de stabilité, de paix et de concorde patiemment instauré avec le concours actif de tout un chacun d’entre vous, le 17e anniversaire que nous allons célébrer chacun à sa manière, nous offre l’occasion de nous interroger sur l’ampleur des tâches à accomplir, et sur la nécessité de coller à ces tâches toutes les ressources disponibles quelles qu’en soient la nature et l’origine.<br /> <br /> Togolaise, Togolais,<br /> En créant le Rassemblement du Peuple Togolais, nous avons cherché à mettre en place, un cadre où tous les fils de ce pays doivent apprendre à se connaître, à travailler ensemble, à s’entr’aider, bref à se sentir soudés les uns aux autres, et à forger ensemble leur propre avenir. Je suis heureux de constater que, tous les Togolais, quelle que soit leur condition sociale regardent aujourd’hui dans la même direction, et ne souhaitent qu’une chose : participer par leur travail et de toutes leurs forces, à la construction de ce pays.<br /> <br /> COMPTER SUR NOS PROPRES FORECES<br /> Fort de l’expérience de 7 années d’existence, notre grand mouvement a, au cours de son 2e Congrès Statutaire défini clairement de nouvelles orientations qui doivent servir de fondement à nos actions futures. Nous avons encore présentent à l’esprit les grandes décisions des assises de ce 2e Congrès qui veulent nous rappeler les dures réalités de ce monde. Et la campagne de sensibilisation agricole, lancée en mars dernier à l’issue du séminaire organisé par le Rassemblement du Peuple Togolais, n’est-elle pas la traduction de ce noble principe, qui veut que nous ne comptions que sur nos propres forces ?<br /> En effet, nous avons trop souvent hélas considéré l’agriculture comme l’affaire des seules masses paysannes, surtout s’agissant des produits vivriers ; moi-même j’ai eu l’occasion d’inviter tous les Togolais, surtout les fonctionnaires, les agents du secteur privé et public et les artisans à consacrer une partie substantielle de leur ressources à des opérations de productions agricoles, au lieur de se livrer à des spéculations dans l’immobilier et dans le commerce.<br /> Je reste convaincu que, comme le passé, vous suivrez rigoureusement les consignes que vous répercuteront les responsables politiques de notre mouvement et que vous apporterez votre contribution à cette politique de production.<br /> Certes dans ce domaine assez délicat de l’agriculture et surtout s’agissant des produits vivriers, il faut compter avec les phénomènes naturels comme la pluie ou la sécheresse.<br /> Pour sa part, le Gouvernement, en plus de l’important parc d’engins agricoles qu’il met à votre disposition, est disposé à étudier toutes les suggestions, toutes les propositions qui vont dans le sens d’une incitation çà l’accroissement de la production vivrière et pourquoi pas des produits d’exportation ou industriels comme le café, le cacao, le coton, l’anacardier, l’arachide, le palmier à huile, le coprah etc…<br /> Toujours dans le même ordre d’idées, et pour récompenser les efforts des meilleurs, votre Gouvernement continuera d’organiser des manifestations, telles que les foires-expositions qui offrent des occasions d’attribuer des prix aux plus méritants, qu’ils soient paysans, fonctionnaires, agents du secteur public ou privé, ou artisan. C’est de l’effort de tous, que d’abord nous devons attendre notre salut. Ce ne sont pas les contingents d’experts qui viendront développer le pays à notre place.<br /> Ce n’est qu’à ce prix, et à ce prix seulement, que nous éviterons à nos masses laborieuses, ce cauchemar qui sévit dans un certain nombre de pays africains, et qui suscite de par le monde tant d’élan de générosité.<br /> <br /> COOPERATION ET SOLIDARITE<br /> A l’heure des grands ensembles économiques, notre pays ne peut se permettre de vivre en autarcie, et ce n’est plus un secret pour personne de reconnaître l’effort déployé par le Nigéria et notre pays, pour créer avec 13 autres Etats de la Sous-Région, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest. En accueillant à Lomé en novembre 1976, la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO, et en acceptant d’abriter le siège du Fonds de Coopération, de Compensation et de Développement, le Togo a encore une fois de plus montré que la seule voie susceptible d’être payante de nos jours, passe nécessairement par la coopération et la solidarité, qui toutes deux font fi des nationalisme et des égoïsmes étroits.<br /> La mise en place des organes de la CEDEAO se fait progressivement, et bientôt ce vaste ensemble économique de la Sous-Région permettra de restructurer nos échanges commerciaux, pour les soustraire aux liaisons verticales des périodes coloniales, et les intégrer dabs un cadre intra-africain.<br /> Et c’est ici que mon appel à tous les dignes fils de notre chère Patrie, qui sont vraiment disposés à relever le défi du siècle, doit trouver un écho favorable, si le Togo veut répondre présent au rendez-vous que les Etats Membres de la CEDEAO, doivent se donner périodiquement pour faire le bilan de nos différentes activités d’intégration économique, au niveau de notre Sous-Région, car en dehors des projets CIMAO et Engrais Phosphatés, dont le Togo peut offrir les produits aux autres partenaires de la CEDEAO, il n’y a que les denrées alimentaires produites localement, que nous pourrons écouler sur ce marché communautaire.<br /> Vous comprendrez aisément que ce pari ne peut être gagné, si nous ne redoublions d’effort, tant au niveau de la recherche des projets, des initiatives qu’à celui de la réalisation. C’est dire que nous n’avons pas encore le droit de nous reposer, sous prétexte que nous avons enregistré des succès éclatants.<br /> Comment peut-il en être autrement ? D’ailleurs la sécheresse nous guette à tout moment, et les chaleurs de fin mars début avril, ne sont pas de nature à encourager nos braves paysans, qui voient, de temps en temps impuissants, pourrir les semences qu’ils ont mises en terre, après les premières pluies.<br /> <br /> UN DIALOGUE PERMANENT ET CONSTRUCTIF<br /> D’une façon générale, l’Afrique est en train de vivre les heures les plus sombres de son histoire : aux nombreux foyers de guerre allumés en Afrique de l’Est, ou en Afrique Australe, s’ajoutent en Afrique de l’Ouest, des foyers de tension qui risquent de compromettre gravement les chances de succès de toute politique de coopération régionale ou continentale.<br /> Le Togo pour sa part, a toujours affirmé du haut des tribunes internationales, et à la face du monde son attachement indéfectible, au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, à sa politique de bon voisinage qui lui commande d’entretenir de bonne relations avec les pays voisins.<br /> Certes les nostalgiques de la division et du désordre, qui souffrent de voir l’Afrique s’organiser en une véritable force de négociations capable de faire entendre sa voix, et peser de son poids sur les grandes décisions, guettent les moindres faux pas, ou malentendus pour opposer les pays africains les uns aux autres et œuvrer à l’échec de toute initiative de regroupement à caractère économique.<br /> <br /> Mes chers compatriotes,<br /> La volonté commune d’aller de l’avant, que nous avons réussi à imprimer à tout ce que nous avons entrepris sur le plan intérieur et qui fait aujourd’hui de notre Patrie, un pays digne inspirant confiance et respect doit à tout prix être sauvegardée et être comprise à l’extérieur : ce qui ne veut pas dire que nous avons une idéologie à exporter, et à imposer à d’autres pays. Nous voulons tout simplement que cette volonté commune qui tire sa force, d’un dialogue permanent et constructif, ouvre enfin les yeux à ceux qui persistent à croire qu’au 20ème siècle et sur le contient africain, une certaine minorité blanche détienne tous les droits, dont celui de brimer une majorité du seul fait de la pigmentation de sa peau. Aussi le Togo qui sait apprécier les bienfaits de la liberté, se doit d’apporter son soutien à tous les peuples frères, africains qui luttent pur recouvrer leur dignité d’homme, jusqu’à la libération totale de l’Afrique.<br /> <br /> Togolaise, Togolais,<br /> La grave cirse qui désorganise et ébranle toutes les économies, doit nous inciter à plus de vigilance et à un effort de réflexions pour mettre toutes nos ressources à la disposition du pays pour assurer le mieux être de nos populations laborieuses. La récession économique, le chômage endémique, les tensions inflationnistes guettent la majorité de nos économies encore fragiles, s’ils ne sont pas encore installés dans certains secteurs.<br /> Devant un tableau aussi sombre ne laissant d’espoir qu’aux pays nantis, qui baignent dans un luxe insolent, nous sommes en droit de nous interroger sur le sort qui sera réservé à plus de 80% des populations du globe, si une meilleure répartition des richesses de la terre, n’était adoptée et appliquée.<br /> Notre détermination et notre volonté de maintenir hauts, les idéaux du Rassemblement du Peuple Togolais, qui servent de soubassement à toutes les actions de votre Gouvernement, nous convient à un effort et à une vigilance soutenus, pour nous conduire à d’autres victoires plus éclatantes, sur l’ennemi commun qui a nom la faim, la maladie et l’ignorance.<br /> <br /> Vive le Togo Libre et Indépendant,<br /> Vive le Rassemblement du Peuple Togolais.<br /> <br /> <br /> Source : mensuel du Golfe du Bénin
T
Faisons tous un peu de retenue, quelque soit notre position et situation.....<br /> <br /> Abordant ce sujet, « Liberté, n° 996 du 28 juin 2011 » qui titre en manchette : « Apologie du tribalisme au Togo ; Charles Kondi Agba : Depuis quand les Kabyè font grève ». Révélant que Emmanuel Kakou, le 3ème Vice-Président de l’ANC a réagi énergiquement suite à ces propos, le confrère précise : « Le tribalisme, le régionalisme et le clanisme sont devenus de nos jours pour le RPT, des moyens incontournables de conservation du gâteau national. Durant la grève qui a secoué les hôpitaux togolais, le nouvel ancien ministre de la Santé, Charles Kondi Agba a fait, selon les témoins, une déclaration qui n’honore pas sa personnalité et qui montre l’étendue du problème. Emmanuel Kakou, le 3e vice-président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), dans son intervention le samedi dernier au meeting du FRAC, est revenu sur ces propos de Kondi Agba et a dressé un diagnostic inquiétant de ce cancer qui, si rien n’est fait, risque d’emporter la nation togolaise ans les abîmes d’une confrontation ethnique »<br /> <br /> source: togoportail.net
R
En résumé :MATIÈRE à RÉFLEXION<br /> <br /> Le quotidien semble de plus en plus nous échapper, au lieu de se transformer pour nous faciliter la vie, comme le promettent les discours des décideurs économiques, il nous demande toujours plus d’efforts pour réaliser des actions ordinaires telles que se nourrir, voir nos amis etc.<br /> “le temps, c’est de l’argent”, le retard affecte l’ensemble d’un système qu’il faut optimiser.<br /> L’enjeu est de coordonner les actions pour accumuler l’énergie afin de la libérer au moment le plus opportun, là où elle produit un maximum d’effets. L’urgent est de “décoller”.<br /> Le progrès exige que nous accomplissions les actes nécessaires à son advenir. Les sacrifices sont nombreux et douloureux, mais que s’épargnerait- on pour la cause des “lendemains qui chantent” ?<br /> Nous nous retrouvons aujourd’hui face à un avenir qui ressemble à une impasse, à un mur contre lequel nous allons en accélérant. Comment avons-nous pu négliger la pérennité des ressources naturelles, la diversité culturelle ou encore l’équité sociale ?<br /> Dans un monde fini, que sera “notre avenir à tous” ? Alors qu’elles célèbrent la “société de l’information”, les sociétés humaines sont entraînées par un système technique dont la logique, massive et inexorable, semble échapper à ses créateurs. <br /> L’avenir est devenu incertain et inquiétant.<br /> Le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est de modifier notre conception de l’avenir.<br /> Comme le dit J.-P.Dupuy, l’urgence, désormais, est de réinvestir l’avenir.<br /> L’avenir est à inventer.<br /> Nous devons rompre avec cette conception linéaire de notre évolution, sans pour autant retomber dans la monotonie d’un temps long qui ne serait que la répétition du passé.<br /> Inscrivons nos habitudes d’aujourd’hui dans des finalités compatibles demain avec un monde durable : respect des cultures, réduction de l’empreinte écologique etc.<br /> Ce qui vaut au niveau des actions personnelles vaut tout autant pour les actions collectives.
C
MATIERE à REFLEXION<br /> Analyse de Fabrice Flipo, ingénieur et philosophe, maître de conférences au GET/INT, membre du groupe de recherche ETOS.<br /> <br /> Platon disait que “le temps est l’image mobile de l’éternité”. La Grèce antique envisageait le temps sur le modèle d’une roue qui tourne, à l’instar du vivant : les êtres vivants naissent, grandissent, se reproduisent, et meurent. Les sociétés connaissent le même cycle. D’autres ont ensuite pensé que l’être humain a ceci de distinctif qu’il existe, ce qui signifie, dans le langage des philosophes, qu’il existe, il se situe hors de soi-même, se posant à soi même comme un projet.<br /> Le paradoxe de l’époque contemporaine est de se percevoir elle-même comme évoluant sur le temps du projet, de la projection de soi dans l’avenir permettant l’innovation en rupture avec le passé, alors que dans les faits tout nous semble pris dans les rets de la répétition des mêmes solutions échouant de plus en plus à répondre aux problèmes quotidiens. Nous entendons tous les matins à la radio que la croissance nous sauvera et tous les soirs que la croissance a été inférieure à ce qu’elle aurait dû être et qu’en conséquence nous devrons nous serrer la ceinture et précariser encore nos situations. Les journaux témoignent chaque jour du triomphe de l’homme sur la nature en première page mais ils s’inquiètent de plus en plus des effets secondaires néfastes en dernière page. Le quotidien semble de plus en plus nous échapper, au lieu de se transformer pour nous faciliter la vie, comme le promettent les discours des décideurs économiques, il nous demande toujours plus d’efforts pour réaliser des actions ordinaires telles que se nourrir, voir nos amis etc.<br /> La sécularisation s’est traduite par l’abandon du magistère de la religion judéo-chrétienne sur notre représentation du temps, et cet abandon a été salutaire. Les sources du sens de l’histoire ont été localisées sur Terre plutôt que dans les cieux et la connaissance de l’histoire a pris une importance qu’elle ne pouvait pas avoir tant que la connaissance de notre destinée dépendait uniquement de l’interprétation de la Bible. La connaissance de l’histoire et celle de la nature permettaient d’appréhender l’avenir sous des formes ouvertes et démocratiques : c’est le temps des “utopies”, ces projets de société idéale portés par les Lumières.<br /> Cette ouverture a trop peu duré. Au XIXe siècle, le modèle mécanique gagne les sociétés occidentales. D’après ce modèle, toutes les sociétés sont appelées à suivre le même schéma, le même modèle : celui de la croissance illimitée et de la maîtrise totale de la nature, conduisant à l’abondance mère de la richesse, la nécessité ayant été déclarée mère de tous les vices. L’économie est assise sur un effort d’accumulation du temps, repéré par des mécanismes horlogers – “le temps, c’est de l’argent”, le retard affecte l’ensemble d’un système qu’il faut optimiser. Que d’Occidentaux se sont étonnés de constater dans des contrées éloignées que le souci de “gagner du temps” n’était pas universellement partagé ? L’enjeu est de coordonner les actions pour accumuler l’énergie afin de la libérer au moment le plus opportun, là où elle produit un maximum d’effets. L’urgent est de “décoller”.<br /> Capitalisme et socialisme continuent très largement de communier dans cet idéal de mort du politique, de mort du sens au profit d’un monde automatisé dans lequel tous les choix seraient offerts par la machine. Notre avenir se retrouve aujourd’hui encombré par cette promesse de bonheur terrestre. À tel point que nous ne voyons dans le passé que des éléments qui ont été définitivement dépassés, et qui de ce fait ne méritent plus aucune attention, étant destinés au néant – au risque de répéter les erreurs du passé, par méconnaissance. Le temps avance et le passé bascule dans le néant, toute pensée contraire à ce dogme étant invariablement qualifiée de “passéiste”. Être “moderne”, étymologiquement, c’est se situer dans l’époque présente, et en opposition aux époques passées. Le temps et le progrès étant linéaires et corrélés, le moderne est supérieur au passé, parce qu’il est arrivé récemment. C’est en adopter les us et coutumes, qui semblent si naturelles, évidentes, qu’elles passent inaperçues. Le progrès exige que nous accomplissions les actes nécessaires à son advenir : traiter la nature comme une marâtre avare de ses dons, travailler, vivre dans un état d’urgence permanent, accepter de sacrifier sa liberté pour construire la méga-machine de la division du travail, s’enfermer dans une spécialisation qui nous aveugle sur la destinée générale de l’institution... les sacrifices sont nombreux et douloureux, mais que s’épargnerait- on pour la cause des “lendemains qui chantent” ?<br /> Nous avons trop vite conclu que l’avenir serait l’exacte projection, en plus grand, des tendances qui nous avaient fait sortir d’un passé détesté. Nous avons transformé les innovations en rituels figés. Les Occidentaux continuent de vouloir gagner du temps et ils ont convaincu la majeure partie du monde de faire de même. Mais la promesse de retour d’Eden d’abondance et de lendemains qui chantent se défait sous nos yeux. L’état d’abondance a de moins en moins de chances de se produire, c’est au contraire un état de pénurie qui se produira si nous continuons à agir comme nous le faisons. Nous avions en effet négligé quelques facteurs qui avec le temps se sont révélés décisifs. Nous nous retrouvons aujourd’hui face à un avenir qui ressemble à une impasse, à un mur contre lequel nous allons en accélérant. Comment avons-nous pu négliger la pérennité des ressources naturelles, la diversité culturelle ou encore l’équité sociale ?<br /> Le développement durable naît du choc d’une confrontation au temps long des institutions sociales et des régulations naturelles. Dans un monde fini, que sera “notre avenir à tous” ? Alors qu’elles célèbrent la “société de l’information”, les sociétés humaines sont entraînées par un système technique dont la logique, massive et inexorable, semble échapper à ses créateurs. Comme le soulignait le philosophe Günther Anders dès 1956, “ce qui devrait [… ] nous irriter aujourd’hui, ce n’est en aucun cas d’être omnipotents ou omniscients, mais au contraire d’avoir une imagination si faible et d’éprouver si peu de sentiments par rapport à tout ce que nous savons et sommes capables de produire”. L’avenir est devenu incertain et inquiétant.<br /> Le problème n’est pas seulement de prendre en compte le temps long, un temps long que nous aurions jusqu’ici négligé. Le problème auquel nous sommes confrontés aujourd’hui est de modifier notre conception de l’avenir, devenue largement inopérante, et d’en construire une vision partagée. Comment accepter que certaines analyses tablent sur une croissance continue sur les cent prochaines années alors que d’autres estiment que les moyens utilisés pour cette croissance entraîneront un effondrement de l’économie avant 2020 ? David Brower, le fondateur des Amis de la Terre en 1972, ramenait les 4 milliards d’années d’histoire de la Terre aux six jours de la Création et concluait ceci :“L’homme n’apparaît qu’à minuit moins trois minutes, samedi soir. À un quart de seconde avant minuit, commence la révolution industrielle. Il est maintenant minuit, samedi soir, et nous sommes entourés de gens qui croient que ce qu’ils font depuis un quarantième de seconde peut continuer indéfiniment”.<br /> Pour ne pas baisser les bras devant les défis qui s’annoncent, pour ne pas les ignorer, ne pas trouver des raisons de ne pas croire à ce que nous savons, comme le dit J.-P.Dupuy, l’urgence, désormais, est de réinvestir l’avenir. Laisser la place à des alternatives suppose de briser les anciennes idoles et les anciennes croyances, nous devons procéder, comme Nietzsche, à une transvaluation des valeurs. La fin de l’espérance de domination de la nature est une nouvelle peut-être aussi importante que la mort de Dieu.Wolfgang Sachs qualifie les anciens concepts de “zombies” : nous nous en servons encore de guides mais ils nous font trébucher et ne nous mènent plus nulle part. L’avenir est à inventer.<br /> Libérer l’avenir suppose tout d’abord de réussir à ne plus voir le passé comme ce qui est dépassé en vue d’un avenir qui n’en serait que le prolongement. Que de fois les porteurs d’alternatives n’ont-ils pas été accusés de vouloir “revenir à l’âge de pierre” ! Mais où nous conduisent les “progressistes” classiques, sinon dans une impasse pire que le régime spartiate néolithique ? Nous réapproprier notre avenir exige que nous nous réapproprions notre passé. Réinventer l’avenir exige que nous réussissions à ne plus être progressistes sans devenir réactionnaires. Nous devons rompre avec cette conception linéaire de notre évolution, sans pour autant retomber dans la monotonie d’un temps long qui ne serait que la répétition du passé.<br /> Penser le temps long exige de l’être qu’il s’élargisse, qu’il s’étende, vers le passé comme l’avenir. La révolution conceptuelle est peut-être venue de la physique : la mécanique quantique a redécouvert le caractère indissociable de l’espace et du temps, et cela vaut aussi dans le domaine de la conscience. Penser le temps long exige de s’inscrire dans un espace plus vaste, il exige de “penser global”. Les modèles numériques qui sondent l’avenir du climat doivent se référer au passé de la Terre pour tester la validité de leurs hypothèses. Ils doivent aussi se référer aux climats extraterrestres, comme nous devrions apprendre à écouter les cultures non-occidentales, non-industrialisées, elles ont quelque chose d’intéressant à dire sur l’impasse dans laquelle nous nous trouvons.<br /> <br /> C’est alors que la prise de distance avec l’urgence lancinante de l’événementiel apparaît le plus nettement comme un acte salutaire de santé mentale. N’achetons que des médias qui offrent des analyses fouillées et passons le moins de temps possible à visionner les “news”. Inscrivons nos habitudes d’aujourd’hui dans des finalités compatibles demain avec un monde durable : respect des cultures, réduction de l’empreinte écologique etc. Apprenons à identifier le court terme avec l’horizon de dix ans et le long terme à l’échelle du siècle, loin de la dictature absurde, aveugle et mortifère des rendements financiers immédiats.<br /> La réapparition des concepts de “patrimoine” et de “bien commun” (les “biens publics” dans le domaine de l’économie) est significative. Ils témoignent du souci des personnes d’inscrire leur action dans un référentiel long et large, en se basant sur des éléments considérés aujourd’hui comme négligeables mais qui finiront par faire les grandes rivières. Les “lanceurs d’alerte” commencent à être entendus. Et leurs leçons écoutées. Le négligé doit cesser d’être négligeable.<br /> Ce qui vaut au niveau des actions personnelles vaut tout autant pour les actions collectives. La domination de l’homo economicus dans les analyses des experts tend à être renversée au profit du citoyen, qui inscrit son intérêt dans un contexte plus large, en largeur, en longueur comme en profondeur. La prospective tend à être plus participative, plus interdisciplinaire, plus populaire.(….)
le panier de la république togolaise: FORUM D'ECHANGE
  • il s'agit d'un blog où on retrouve toute une panoplie de suggestions proposées dans divers domaines. une sorte de grenier constructif où on pourra laisser des propositions à l'Etat togolais, afin de jeter un regard + et choisir des propositions concrètes
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 14 745
Publicité